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La « tokénisation », voire la « gamisation », de la création et les nouveaux arrivants dans le monde de l’art (NFT, métaverse, etc.) fascinent, effraient et présentent autant :

  • D’opportunités pour les artistes et auteurs (créateurs, gamers, sportifs, influenceurs, etc.) afin de reprendre le contrôle et valoriser leurs contenus,
  • Que de risques de dérives (spéculations hasardeuses, crypto-contrefaçons, vols et usurpations d’identités, failles de sécurité, etc.).

Résolument engagée pour l’art numérique, DATA RING défend une création responsable afin d’aider les artistes, collectionneurs, galeries, musées, sportifs, influenceurs, gamers, à créer des NFTs avec les meilleurs spécialistes pour prévenir les risques cyber et la crypto-contrefaçon qui voient peu à peu le jour dans le secteur du marché de l’art digital.

COMPRENDRE

« Comprendre, c’est le reflet de créer. »

Auguste de Villiers de L’Isle-Adam

Qu’est ce qu’un NFT ?

C’est un token non fongible (un jeton) et aussi un identifiant numérique unique et inviolable qui permet d’authentifier un fichier numérique.

Il représente des droits déterminés par son émetteur et est inscrit dans une blockchain. Il est créé par un smart contract(logiciel qui définit chaque propriété du NFT et automatise les mouvements le concernant : achat, revente, royalties, etc.).

Plus simplement, un NFT représente sur la blockchain un contenu (œuvre artistique, image, son, video, ticket de spectacle, etc.), et ce NFT certifie que chaque œuvre est unique et non interchangeable.

Il tient lieu de certificat d’authenticité et de propriété numérique : il  constitue simplement une preuve numérique de provenance et de propriété de l’œuvre à laquelle il est associé.

Ce que n’est pas un NFT :

Vous n’êtes pas investis des droits de propriété matérielle et immatérielle. Lors de l’achat d’un NFT, l’acheteur ne reçoit pas l’œuvre sous-jacente, mais un simple jeton numérique. Dans ce contexte, l’auteur de l’œuvre « tokenisée » reste seul titulaire des attributs moraux et patrimoniaux du droit d’auteur sur son œuvre, sauf à ce qu’une cession des droits d’auteur ait été prévue.

En miroir, le créateur d’un NFT n’en doit pas moins respecter les droits de propriété intellectuelle antérieurs, comme c’est déjà le cas pour les œuvres physiques. On parle d’ailleurs non plus de « contrefaçon » mais de « crypto-contrefaçon ». Si un artiste se rendait compte d’une telle crypto-contrefaçon, celui-ci serait légitime à agir en justice pour défendre ses droits d’auteur, tant moraux que patrimoniaux. Tel est l’objet du contentieux entre Quentin Tarantino et Miramax, cette dernière reprochant au réalisateur la vente d’extraits inédits de son film Pulp Fiction réalisé en 1994, sous la forme d’un NFT.

À quoi sert le NFT ?

Avoir un NFT signifie simplement d’être reconnu comme titulaire d’un certificat numérique de propriété d’un jeton. C’est un  actif numérique qui va permettre :

  • Pour l’acheteur, de spéculer sur sa valeur,
  • Pour l’auteur de l’œuvre  de reprendre le contrôle de sa monétisation sans intermédiaire (galerie ou autres).

Le NFT constitue  pour son créateur (artiste, musée, festival, sportif, gamer, etc.) un triple levier permettant :

  • Une reprise de contrôle de ce dernier sur ses droits, notamment par la mise en place d’un smart contract permettant la perception de royalties en cas de reventes du NFT, à l’image du droit de suite pour les oeuvres physiques ;
  • Une accélération de la diffusion du patrimoine culturel commun et une nouvelle source de revenus pour les collectionneurs, musées, galeries et artistes ;
  • La création d’une communauté et son appartenance à celle-ci, à l’image du phénomène du « Bored Ape Yacht Club », où la « tokenisation » de singes incarne le symbole d’appartenance à une communauté très select. En outre, Le NFT peut être associé à des évènements, performances, rencontres avec les artistes, etc. Par exemple, le festival de musique de Coachella  a mis en vente des billets à vie sous forme de NFT, ce qui permet à l’acheteur de spéculer sur son prix de revente !

De plus, le NFT sera demain le catalyseur de l’émergence d’un patrimoine culturel commun afin de préserver nos trésors nationaux et permettre de nouvelles sources de revenus pour les musées de France. En effet, le NFT sera un puissant outils de diffusion culturelle. Il n’est d’ailleurs pas anodin que le British Museum de Londres ait proposé à la vente 200 NFTs d’œuvres d’Hokusai pour promouvoir son exposition Hokusai : The Great Picture of Everything.

Aussi, le NFT pourrait bien marquer un renouveau pour le monde des galeries d’art et musées. Il est vrai que la fermeture des lieux culturels, à la suite de la pandémie de la Covid-19, a accéléré le passage à une relation digitalisée avec le public en proposant une offre complémentaire.

De fait, les expérimentations menées grâce au NFT ouvrent des opportunités nouvelles et disruptives où la sécurité juridique, en amont et en aval, doit être bien pensée par des prestaires responsables et de confiance.

Quelles sont les risques du NFT ?

Plusieurs points de vigilance doivent attirer l’attention :

1. Un marché volatil

Aucune garantie sur la valeur et la pérennité du NFT n’est permise, comme celle de la crypto-monnaie sous-jacente (Ethereum) et les arnaques des fraudeurs spécialistes en faux divers ou en wash trading (faux comptes).

2. Une technologie blockchain plurielle

Non seulement il faut comprendre cet outil (un registre numérique décentralisé ouvert à tous qui affiche toutes vos transactions), mais savoir aussi le choisir pour éviter les arnaques et le parasitisme pouvant conduire à la création de contrefaçon numériques par des tiers. La reconnaissance du caractère probatoire de la blockchain​​​​​​​ n’est d’ailleurs pas encore admise complètement selon une simple réponse ministérielle de décembre 2019.

3. Des marketplaces sectorielles

Afin de trouver la place de marché la mieux adaptée pour le NFT, il faut effectuer des recherches approfondies sur toutes les marketplaces puisque chacune d’entre elles a ses propres spécificités.

4. Des communautés virtuelles

La communauté qui fait la promotion d’un NFT peut être constituée de Bots, ces derniers étant susceptibles de faire emballer la machine spéculative…

5. Un smart contract insécurisé

Le logiciel de smart contract, sur lequel repose un NFT permet d’organiser les modalités contractuelles applicables à sa première vente ainsi qu’à ses reventes ultérieures, doit être relu par des spécialistes, puisqu’il est irréversible et qu’il contient toutes les données spécifiques à l’objet qu’il représente, notamment les fonctionnalités du standard définissant les règles de possession et de transfert du NFT.

En somme, il faut encadrer strictement le droit de suite, notamment la détermination des royalties en cascade qui peut être délicate à suivre.

Par exemple, l’artiste Beeple a prévu dans son smart contract qu’il touchera une commission de 10 % à chaque revente de son NFT, Everyday : the First 5.000 days.

6. La cybersécurité et une identité numérique à protéger

Les vols d’identités sur les marketplaces s’amplifient, à l’image de ceux effectués par « StakeTheWeb » au préjudice d’influenceurs. Comme les usurpations d’identité ou de détournement à des fins pornographiques, le vol d’images d’art, de comptes, doit faire l’objet d’une attention particulière.

7. La crypto-contrefaçon

Outre la plagiat, la contrefaçon digitalité est facilitée par le support même du NFT. C’est ainsi qu’en décembre 2021, la société Hermès a découvert qu’un artiste américain, Mason Rothschild, avait créé une série de 100 interprétations NFT de l’iconique sac Hermès, le « Birkin », intitulée « MetaBirkin » et l’avait proposée à la vente sur la plateforme OpenSea pour plus de 10 000 dollars la pièce. Or, par principe, toute reproduction ou imitation totale ou partielle, non autorisée, d’une œuvre de l’esprit protégeable au titre du droit d’auteur constitue une contrefaçon. Cela s’applique autant aux créations matérielles qu’aux créations virtuelles. Dès lors, au regard du droit d’auteur français, la reproduction ou l’imitation d’une oeuvre protégée par le droit d’auteur dans un NFT pourrait constituer le délit de contrefaçon. On devine alors l’intérêt du NFT qui, associé à la blockchain, est susceptible d’être un outil efficace de lutte contre la contrefaçon puisqu’il permet d’identifier le contrefacteur.

En définitive, cet écosystème libre, ouvert et créatif se régulera et personne ne doit faire l’impasse sur les règles de bon sens et de protection au premier rang desquels il ne faut jamais acheter d’actif si l’on n’en comprend pas l’usage.